Prestations de conseil sur la Polynésie Française

En Polynésie française, de nombreuses entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, n’ont pas encore pleinement adopté l’outil stratégique du schéma directeur. Ce concept, bien que fondamental dans la gestion à long terme des organisations, reste souvent sous-utilisé dans cette région malgré le fait que la Cour des Comptes le mentionne clairement comme une recommandation indispensable dans au moins 2 analyses sur 3 de structures en Polynésie Française.. Pourtant, face à un environnement économique de plus en plus complexe, à des contraintes de développement durable et à la concurrence internationale, le schéma directeur peut s’avérer être un levier puissant pour réussir un développement structuré et pérenne.

Qu’est-ce qu’un Schéma Directeur ?

Un schéma directeur est une feuille de route stratégique, qui guide les décisions d’une organisation ou d’un secteur sur une période de temps donnée, généralement entre 5 et 10 ans. Il s’agit d’un document essentiel qui aide à définir les grandes lignes du développement futur, en tenant compte des ressources, des objectifs à atteindre et des contraintes externes et internes.

En termes simples, un schéma directeur permet de :

  • Clarifier la vision à long terme d’une entreprise.
  • Structurer les actions à mettre en œuvre dans le temps.
  • Coordonner les ressources humaines, financières et techniques.
  • Anticiper les obstacles ou les risques potentiels.
  • Ajuster les priorités en fonction des opportunités et des évolutions du marché.

Pourquoi les Entreprises en Polynésie négligent-elles les Schémas Directeurs ?

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi beaucoup d’entreprises en Polynésie ne s’engagent pas dans la planification stratégique via des schémas directeurs :

  1. Culture de la gestion au jour le jour : Dans de nombreuses entreprises locales, la gestion au quotidien domine souvent sur la planification à long terme. Les dirigeants peuvent être absorbés par les défis immédiats, au détriment d’une vision à long terme.
  2. Perception de la complexité : Le schéma directeur peut être perçu comme un outil complexe ou bureaucratique, réservé aux grandes entreprises ou aux administrations publiques. Pourtant, il est adaptable à toutes tailles d’organisation.
  3. Manque de ressources et de compétences : Certaines entreprises polynésiennes, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), peuvent manquer des ressources ou des compétences internes pour développer un schéma directeur. Il y a peu de consultants spécialisés (Hormis Hava’e Consulting bien sûr) dans cette pratique en Polynésie ce qui peut également freiner les initiatives.
  4. Absence de pression concurrentielle : La géographie insulaire et l’éloignement de certains marchés mondiaux peuvent contribuer à une moindre pression concurrentielle, incitant les entreprises à être moins proactives en matière de planification stratégique.

Pourquoi Adopter un Schéma Directeur est Crucial ?

La Polynésie française est aujourd’hui confrontée à des défis uniques, tant en termes d’infrastructures que de développement économique, environnemental et technologique. Les entreprises locales doivent s’adapter à un contexte globalisé, tout en exploitant pleinement le potentiel de leur marché local. Le schéma directeur devient alors un outil indispensable pour répondre à ces enjeux :

  1. Anticiper les mutations économiques : La Polynésie connaît une ouverture progressive aux marchés internationaux, notamment grâce au tourisme, à la pêche, et aux exportations. Un schéma directeur permet de s’adapter aux changements économiques mondiaux, de prévoir les besoins en infrastructures et d’optimiser la gestion des ressources.
  2. Stimuler l’innovation : L’adoption des technologies numériques, la modernisation des infrastructures et l’automatisation des processus sont des tendances incontournables. Le schéma directeur aide à planifier ces innovations de manière coordonnée et structurée.
  3. Renforcer la compétitivité : En Polynésie, les secteurs comme le tourisme et la pêche, mais aussi les nouveaux domaines comme l’économie verte, sont en pleine expansion. Un schéma directeur permet de se positionner sur ces marchés en pleine croissance, tout en assurant une gestion durable des ressources naturelles.
  4. Répondre aux enjeux environnementaux : La Polynésie française est confrontée à des défis environnementaux importants, notamment liés à la montée des eaux et à la préservation de ses écosystèmes marins. Un schéma directeur permet de concilier développement économique et respect de l’environnement, en intégrant des stratégies de durabilité, comme les énergies renouvelables ou la gestion des déchets.

Cas Concret : Le Port Autonome de Papeete

Prenons l’exemple du Port autonome de Papeete. Ce port est un maillon essentiel pour le développement économique de la Polynésie, reliant les îles entre elles et au reste du monde. Pourtant, comme le mentionnait la Cour des Comptes dans son rapport en 2022 son développement pouvait être largement optimisé grâce à un schéma directeur bien pensé. En intégrant des infrastructures modernes, des espaces solutions écologiques pour réduire son empreinte carbone, et une stratégie claire pour attirer davantage de croisiéristes, ce port pouvait devenir un hub régional incontournable. Sans une planification stratégique claire, le port risquait à terme de manquer des opportunités économiques majeures.

Les Clés pour Réussir un Schéma Directeur en Polynésie

Pour qu’un schéma directeur soit efficace, il est essentiel de suivre une méthode rigoureuse et adaptée aux spécificités locales. Voici quelques recommandations :

  1. Impliquer toutes les parties prenantes : Un schéma directeur ne doit pas être élaboré dans un bureau fermé. Il doit inclure les dirigeants, les employés, les fournisseurs, les clients, et même les collectivités locales pour tenir compte des réalités du terrain. Ma recommandation repose plutôt sur une immersion complète sur toute la chaîne de valeur.
  2. Fixer des objectifs clairs et mesurables : Le schéma directeur doit permettre de fixer des jalons concrets avec des échéances définies. Par exemple, augmenter la capacité de production de 20 % d’ici 5 ans ou réduire les coûts de transport de 15 % grâce à une optimisation logistique.
  3. Prévoir des mécanismes d’ajustement : Un schéma directeur n’est pas figé. Il doit être flexible et permettre des ajustements en fonction des imprévus ou des opportunités nouvelles.
  4. Soutien institutionnel et public : En Polynésie, les entreprises peuvent tirer parti des subventions et des aides publiques pour la mise en place de certains projets. Les acteurs publics doivent encourager la création de schémas directeurs, notamment en offrant des ressources pour l’accompagnement des entreprises locales.

Conclusion

Le schéma directeur est un outil de planification incontournable qui, bien que sous-utilisé en Polynésie française, pourrait transformer de manière significative la trajectoire des entreprises locales pour anticiper les futurs challenges. Dans un environnement insulaire soumis à des pressions économiques et environnementales croissantes, il devient plus que jamais nécessaire de penser à long terme, de prévoir et de structurer le développement des entreprises. L’adoption de cet outil stratégique permettra aux entreprises polynésiennes de gagner en compétitivité, d’innover, et de garantir un développement durable à la hauteur des enjeux actuels.

En Polynésie, l’avenir appartient à ceux qui préparent dès aujourd’hui leur stratégie de demain.

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